« Hola, ¿qué tal? ». Voilà une phrase que vous entendrez à qui mieux-mieux durant votre séjour au Mexique. Si vous avez déjà voyagé par le passé, vous vous êtes sûrement déjà rendu compte que le fait de savoir parler la langue locale est un sacré avantage, qui peut vous sortir de bien des situations.
Au-delà de vous permettre de demander votre chemin, de commander un plat au restaurant ou de savoir où se trouvent les toilettes les plus proches, cela vous permet surtout d’interagir de façon directe et authentique avec les locaux que vous croisez. Comme le disait le cinéaste Federico Fellini : « une langue différente est une vision de la vie différente ». A ce sujet, sachez que le Mexique est un pays bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Si vous pensiez qu’il suffisait de parler espagnol pour comprendre la culture locale dans son ensemble, vous aviez faux sur toute la ligne. Certes, l’espagnol est la langue nationale officielle depuis 2001, mais cela ne suffit en rien à résumer l’histoire linguistique de cette contrée.
L’espagnol mexicain. Si vous voulez frimer un peu en soirée, n’hésitez plus à dire qu’au-delà de l’espagnol, c’est surtout la variété topolectale de cette langue qui est parlée au Mexique, ainsi que dans plusieurs groupes de population d’origine mexicaine localisés dans d’autres pays, notamment aux États-Unis et au Canada. Les origines de l’espagnol mexicain, parlé par environ un quart des hispanophones à travers le monde et langue maternelle de 93% des Mexicains, remontent au XVIe siècle.
Mais, surtout, sachez-le, il n’existe pas une langue unique. En réalité, chaque région du pays ou presque a son dialecte dérivé de la langue officielle, impliquant des différences phonétiques et lexicales. Le plus connu est celui de Mexico, assez logiquement en raison du grand nombre d’habitants et de sa position forte en matière de culture nationale. Justement, en parlant de Mexico, cela nous permet d’évoquer une autre particularité de l’histoire du Mexique : à savoir que la langue nationale côtoie de près les langues amérindiennes.

L’espagnol, langue officielle du Mexique
Les langues indigènes. A ce jour, on compte 68 langues indiennes encore régulièrement utilisées dans certaines régions du pays. Au total, ces dernières sont encore parlées par plus de 6 millions de personnes, ce qui représente un peu moins de 10% de la population nationale, dont plus de 700 000 qui parlent uniquement une langue autochtone. Avec des origines remontant plus de cinq millénaires, le nahuati, principalement parlé dans la vallée de Mexico, est la plus connue des langues amérindiennes : plus d’1,5 million de personnes la pratiquent aujourd’hui.
Pour vous donner une idée de son histoire et des époques qu’elle a traversées, on vous dira simplement que ce dialecte était utilisé au sein de l’empire aztèque. Impressionnant, non ? De son côté, le Maya est encore parlé par environ 800 000 locaux, principalement dans la péninsule du Yucatán. Et encore, c’est sans vous parler du zapotèque, du mixtèque, de l’otomi, du tzotzil, du tzeltal ou encore du chol, des langues historiques et presque disparues, mais que l’on retrouve inscrites sur les monuments de la civilisation maya. Maintenant vous comprenez tout l’intérêt de bien connaître les différentes langues du Mexique, cela vous aidera à savourer encore plus votre voyage !

Apprendre l’espagnol pour voyager plus simplement dans le pays de Frida Kahlo
Une fierté nationale. En tant que voyageur, maîtriser l’espagnol mexicain et avoir une connaissance de son histoire linguistique peut être bénéfique pour vous permettre d’apprécier au mieux tous les trésors que ce pays peut vous offrir. Mais si vous n’avez jamais suivi de cours de langue à l’école, pas de panique : vous pourrez vous en sortir avec quelques notions d’anglais, qui est la langue étrangère la plus courante dans le coin.
Même, vous pourriez réussir à vous faire comprendre avec votre bon vieux français, même s’il n’est parlé que comme une seconde langue, avec environ 100 000 locuteurs. De plus, sachez que les Mexicains sont très fiers et très attachés à leur culture. Ils sont aussi très heureux de partager leurs connaissances à ce sujet. Des connaissances qui peuvent d’ailleurs les mener très loin. Pour preuve, il y a quelques années, Jorge Limon donnait des cours d’espagnol, une activité qui l’a, contre toute attente, amené à devenir l’un des plus grands joueurs de poker du pays. La preuve que la beauté de l’espagnol peut mener aux sommets…